Jacob Waldmann

né le 6 juin 1898

 

Jacob Waldmann, jeune marié,

en 1922 à Leipzig

Mon père est né le 6 juin 1898 à Wielckie-Oczy, en Autriche, qui se trouve près de Lemberg, aujourd'hui Lwow.

Une première fois, il m’a sauvée du camp de Gurs en s’engageant volontairement dans l’armée française (Légion étrangère). Il était d’origine polonaise, donc allié et libre, et moi, petite fille née en Allemagne, j’étais suspecte d’appartenir à la 5e colonne.

Une seconde fois, il m’a sauvée de la déportation lorsque, pris dans une rafle, parqué dans un champ en attendant les camions pour le transporter, je venais lui apporter un peu de ravitaillement et quelques vêtements, comme toutes les autres familles. C’était un si petit paquet, mais le cœur si gros ! Comme il était le seul Juif, il ne voulait pas que je m’approche, afin dene pas éveiller les soupçons des soldats allemands. Ce voyant, ils l’ont battu à coups de crosse et à coups de pied, et l’ont jeté à terre. Et c’est ce tableau, le dernier que j’ai vu de mon père. Il est parti sans rien, même pas un morceau de pain ni une paire de chaussettes de rechange, mais je suis sûre qu’il avait le cœur tout chaud d’avoir sauvegardé sa fille unique.

Cette dernière fois que je l’ai vu restera toujours profondément ancrée en moi-même.

Adèle Klein
sa fille

 

Jacob Waldmann, engagé volontaire dans la

Légion étrangère à Sidi-bel-Abbès (Algérie)

en 1940